De viaje

Photos de Pierre Nasti
Textes de Gébraël Hassan.

Livre imprimé en 2015.

100 pages pour parler de trois semaines de voyage dans le sud de l’Espagne.

“On dit que le voyage reste la plus belle manière de connaître le Monde sur lequel nous vivons. Ce monde que nous ne connaissons finalement que très peu, tant nous restons concentrés sur les mêmes endroits ; ce monde que nous nous accaparons arbitrairement, où nous nous considérons comme seuls maîtres à bord ; ce monde que nous abîmons par une espèce de jalousie destructrice ; ce monde qu’il nous plaît diviser en de plaisantes frontières justifiant les ruines. Ce monde qui nous accueille pourtant. À bras ouverts. Ne mettons pas de côté l’hypothèse selon laquelle le Monde n’est ni plus ni moins qu’une table dressée par la Nature. Une fois que le festin sera fini, la Nature débarrassera les traces de la mangeaille, secouera la nappe, et jettera les restes. Un peu comme elle le fait chaque centaine de millions d’années en fait. Alors, elle dressera sans doute une nouvelle table pour le prochain repas. Un repas auquel nous ne pourrons assister si nous ne nous comportons pas en bons invités, reconnaissants et respectueux.”

(english version below)

Pictures by Pierre Nasti
Texts by Gébraël Hassan.

Book printed in 2015.

100 pages to speak about three weeks travelling around South of Spain.

“It’s been said that travel is still the best way to get to know the world we live in. This world that we know so little about, so focused are we on the same places; this world that we arbitrarily monopolize, where we consider ourselves to be the only masters on board; this world that we spoil with a kind of destructive jealousy; this world that we like to divide into pleasant borders that justify ruin. Yet this world welcomes us. With open arms. Let’s not put aside the hypothesis that the World is nothing more or less than a table set by Nature. Once the feast is over, Nature will clear away the traces of the food, shake off the tablecloth and throw away the leftovers. A bit like she does every hundred million years, in fact. Then, no doubt, she’ll set a new table for the next dinner. A dinner we won’t be able to attend if we don’t behave like good, grateful and respectful guests.”